Lors du dernier Webinaire organisé par Action Margaux (que je vous invite chaleureusement à suivre et soutenir !) j’ai eu l’occasion de m’exprimer sur la question des bouleversements déclenchés par le cancer dont les impacts se font sentir jusqu’à la sphère professionnelle. Je vous propose 3 clés pour mieux comprendre cette étape de transition :

❓La remise en question

Elle est la conséquence de l’expérience de mortalité. L’annonce du cancer sonne souvent comme la fin des illusions d’une vie longue voire d’une forme d’immortalité (on ne peut imaginer sa date de fin). Cette prise de conscience que tout peut s’arrêter demain engendre un puissant questionnement autour du sens de la vie, de la place que l’on occupe dans ce monde et de la trace que l’on va laisser à son départ. Ces interrogations prennent alors tout leur sens dans la période après-cancer lors du retour au travail. Quelle place (ré)accorder au travail lorsqu’on est un “survivant” ?

⌛ La rupture de temporalité

Il y a un avant et un après cancer. La brutalité de l’annonce fait écho à l’arrêt brutal du rythme régulier du quotidien. Les RDV pro et perso laissent la place aux RDV médicaux, le temps s’étire différemment, on perd le fil du rythme effréné dans lequel l’entourage continue de vivre. Cette rupture de temporalité s’inscrit également dans le CV : un trou, un absence, une disparition symbolique, un point d’interrogation qu’il va falloir expliquer.

🩺 La peur du retour au travail

Suis-je encore capable ? La perte de confiance en ses compétences (et non pas la perte de ses compétences) engendre une crainte qui peut faire écho à la peur de la récidive. Cette phase transitoire est également une phase délicate de flou identitaire : la phase de rémission “je ne suis plus malade mais je ne suis pas encore guéri”

C’est cet ensemble qui créé le sillon d’une véritable crise existentielle et qui amène les personnes qui la vivent à expérimenter l’épreuve de la transition : soit le “changement marquant de la vie d’un individu se traduisant par des transformations de ses conduites, de ses rôles ou de ses représentations”

Pour mieux vivre ses transitions, voici deux outils qui permettront de poser les bases d’une réflexion :

💡Les 4 S vont déterminer le cours d’une transition et se définissent ainsi :

  • Situation : quel est le contexte dans lequel s’inscrit cette transition ? Y a-t-il d’autres sources de stress ?
  • Soi : les caractéristiques propres à la personne, ses ressources internes, sa capacité de résilience, son optimisme, …
  • Soutien : les sources d’aide à l’individu, la famille, les amis, l’entourage, les encouragements reçus, …
  • Stratégie : la manière d’agir pour face faire, les actions mises en œuvre pour garder le contrôle, faire du sport, participer à des groupes de parole , veiller à son alimentation, …

💡Se poser les bonnes questions pour (re)trouver du sens au travail :

  • Qu’est-ce qui me procure du plaisir dans mes tâches ? Qu’est-ce qui me met en joie ?
  • Où sont mes talents ?
  • A qui ou à quoi suis-je utile ? Quelle est ma mission ?
  • Où puis-je trouver de la reconnaissance, de la gratitude ?

Pas étonnant que de nombreuses personnes passant par ces transitions en viennent à envisager et acter une reconversion professionnelle ! En soi, l’expérience douloureuse du cancer peut se révéler parfois une réelle opportunité de changement et de développement.

Toutes ses réponses et plus encore sont abordées lors de Webinaire organisé par Action Margaux. Un moment de partage et d’échanges riches et positifs 🙌

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